Le Sénéchal - Guéret

Ciné Rencontres
Exposition au Studio
Du : samedi 18 novembre 2023 à 18:00Au : dimanche 14 janvier 2024 à 23:00

Exposition au Studio

Exposition de Laurie Anne estaque du 18 novembre 2023 au 14 janvier 2024

COPIE PRIVEE

Pour cette exposition au cinéma Le Sénéchal, Laurie-anne Estaque présente une série intitulée Copie privée, représentant pas loin d’une soixantaine de pochettes de DVD sur lesquelles sont reproduites ou réinterprétées des affiches de films tirées de sa collection privée. Ces dessins sont principalement réalisés au feutre et chaque pochette comprend le DVD du film gravé.
Quatre autres œuvres, jusque là jamais exposées, sont issues d’une série travaillées à partir des affiches promotionnelles de films de cinéma aux titres éloquents tels que Captivant ou Un pur chez-d’œuvre.
À ceux là s’ajoutent des carnets titrés Les films que je regarde qui sont des résumés manuscrits purement subjectifs des films que l’artiste visionne chez elle ou au cinéma.

Exposition co-présentée avec le CAC 23

Ouverture aux heures des séances publiques. (½ heure avant les séances) voir grille de programmation.

Retrouvez durant cette quinzaine l’oeuvre de Boyd Webb “Love story” avant chaque projection du Sénéchal

Bio Laurie Anne Estaque

Née en 1972 en Creuse, elle vit et travaille à Felletin.

"On peut entrer dans l’œuvre de Laurie-Anne Estaque par une carte postale, un fragment de tissu brodé, une grande carte ou une caravane de parpaings. Ce n’est pas le même voyage. Si l’on commence par le petit bout de la lorgnette, on observera dans une sorte de vitrine — même si c’est à l’air libre —, des collections de logos abandonnés. On s’attendrit presque devant ces orphelins arrachés à leur contexte. Une entreprise, c’est une vraie famille. Petits fétiches comiques, crocodiles rabougris, blasons absurdes, enseignes tristes, devises démodées, voilà ce qu’il reste de nos totems. C’est comme si l’artiste nous dévoilait du même coup la vieillesse et l’enfance des marques. C’est un Je me souviens de maintenant… pour plus tard. Un trésor sorti posément d’une décharge — on devrait envoyer cette collection dans l’espace, scellée dans une boîte hermétique. Les grandes marques redeviennent des bébés démunis, nuls si découverts — comme l’annonce le titre d’une série de broderies reproduisant des jeux à gratter. On comprend son envie de les découper, de les détourer, de les broder, de les border. Une bonne manière pour faire régresser en douceur le capitalisme. Ce n’est pas une idée seulement conceptuelle : ces objets pauvres (ex-riches) ne sont pas extraits ici sèchement et exposés en majesté. Il y a un moment où l’artiste se consacre à eux avec une étrange tendresse. [...]
Si l’on part dans l’autre sens et que l’on découvre l’œuvre de Laurie-Anne Estaque avec une pièce comme Europeana ou Francis & Togo on aperçoit d’innombrables signes, avec leur air de déjà vu (même si on les reproduit à l’envers) qui prennent place dans un paperboard d’entreprise, un planisphère détrempé, un grand dessin, une fresque pédagogique aquarellée — tout ça à la fois. [...]
On pourra aussi changer une nouvelle fois de point de vue, et, après avoir déchiffré les noms, les marques, les protagonistes de cette comédie humaine embrouillée, on apercevra de grands aplats de couleur. Ça fera un bien fou de revoir les continents monochromes après avoir découvert le pot au rose dans un flacon de shampoing. [...]
Ces différents chemins, c’est un peu le journal de l’artiste, un voyage permanent dans un gigantesque mall rempli de signes clignotants. Un monde réduit à ce qu’il annonce en grand. [...]"

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